Les scientifiques rêvent-ils de moutons fluorescents?
Le lait de brebis sera-t-il un jour une source de médicaments? On imagine déj l'industrie pharmaceutique recyclée dans l'élevage... Une autre façon de faire son beurre qui ne serait peut-être pas aussi lucrative. Pour l'instant, les scientifiques continuent expérimenter ce qui est presque la biologie ce que l'alchimie est la métallurgie: introduire un gène étranger dans l'organisme d'un animal. Si la technique se perfectionne, et sous réserve que les questions éthiques soient résolues, le procédé peut transfigurer une partie de la médecine.
Jusqu' présent, les réussites sont assez anecdotiques. Ainsi, en octobre 2012, sont nés en Uruguay neuf agneaux transgéniques dont la caractéristique est d'émettre une lumière fluorescente verte lorsqu'ils sont éclairés par une lumière ultraviolette. Cet «exploit», révélé le 24 avril par l'Institut de reproduction animale de l'Uruguay (IRAUy) et l'unité d'animaux transgéniques de l'Institut Pasteur de Montevideo, est considéré comme «une réussite biomédicale de portée internationale réalisée après deux années de travail» par ses auteurs.
Il semble, en effet, qu'il s'agisse d'une première... sur le mouton. En revanche, rendre des animaux luminescents est relativement banal. En 1998, des lapins transgéniques luminescents ont été conçus l'Inra par Louis-Marie Houdebine. Ils ne sont devenus célèbres que par l'entremise d'un artiste américain né Rio de Janeiro, Edouardo Kac, qui, en l'an 2000, est tombé en extase devant l'un des animaux, une lapine née en février 2000.
«Je n'oublierai jamais la première fois que je la tins dans mes bras. C'était Jouy-en-Josas, le 29 avril 2000 », écrit-il. L'artiste du bio-art baptise la lapine Alba, le prénom de sa femme... S'en suivent des conférences, des expositions et de multiples articles dans la presse qui conduisent l'Inra récupérer Alba et la rendre (...)